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Par Légerissima le 22 Juillet 2015 à 01:06
Les matinées de Karl Lagerfeld sont sacrées. Il passe les premières heures de chaque journée à dessiner: portraits de Choupette, caricatures pour la presse, croquis pour Fendi, Chanel ou la marque Karl Lagerfeld. Les talents de dessinateur de Karl ont facilité sa vie dès son enfance, comme il le raconte souvent avec cette belle anecdote. Lorsque ces parents étaient absents, il allait rarement à l’école, celle-ci se trouvant à plus de six kilomètres de chez lui, et le programme étant déjà largement familier pour l’excellent élève qu’il était. Le jeune Karl mettait donc ses talents artistiques à bon escient: « Je faisais moi-même mes mots d’absence, puisque je savais très bien imiter l’écriture de ma mère. »
Avec une telle capacité pour la déception artistique, la création était clairement un destin. Et c’est ce qui est arrivé: le jeune Karl devenu adulte a mis à profit sa compréhension rapide, son œil et sa griffe artistique. Les dessins qu’il réalise sur l’une de ses quatre grandes planches tous les matins depuis des décennies proposent tant de versions de sa vision du monde et de la mode. Il a commencé très tôt, en installant un studio dans le grenier de la maison familiale à Bad Bramstedt. « Je n’avais aucune idée qu’on pouvait faire carrière dans la mode, cela n’existait pas à l’époque. » Son ambition était donc de devenir portraitiste ou créateur de costumes pour le théâtre. D’ailleurs, il a réalisé ces deux vocations, en dessinant pour le Burgtheater de Vienne et La Scala de Milan, entre autres.
Le papier et les matériaux à dessin sont très rares en Allemagne à l’époque, obtenus via des connaissances professionnelles de son père aux Etats-Unis. Le jeune garçon a déjà des exigences très élevées. Lorsqu’il demande à son père de lui rapporter du papier de Hambourg, celui-ci lui répond: « Si tu n’en a pas assez, dessine au verso. » Karl refuse: « De toute ma vie, je ne dessinerai jamais au verso. » Et il ne l’a jamais fait.
Une autre anecdote révèle ses sensibilités artistiques. Un jour, le jeune Karl découvre dans une galerie de Hambourg une copie du tableau Die Tafelrunde (La table du dîner) d’Adolf Menzel. Fasciné par la scène, qui se déroule au château de Sanssouci, et par les perruques blanches de la cour, il dit à sa mère: « C’est ainsi que la vie devrait être », et réclame le tableau en cadeau de Noël. Comme il s’agit d’une cadeau très couteux pour un enfant, ses parents lui offrent à la place une copie du Flötenkonzert (Le concerto de flute) de Menzel. Sa réaction est telle que ses parents ont du retourner à la galerie pour acheter le tableau souhaité, qu’il a encore aujourd’hui en sa possession, malgré le fait qu’il ait gardé très peu de souvenirs de son enfance.
À l’époque, il stocke tous les numéros de la revue Simplicissmus dans son grenier-atelier. C’est dans ce magazine satirique qu’il a découvert un monde très éloigné de l’ambiance rurale et isolée de son Schelswig-Holstein natal. Lancé en 1896, Simplicissmus a influencé non seulement l’humour acerbe du créateur mais aussi sa perception artistique. Pas étonnant que Lagerfeld collectionne les créations allemandes des années 1905 à 1915. Pour lui, la mode de ses années pré-Première Guerre Mondiale est « presque du Pop Art, intrinsèquement ‘allemande’, sans l’influence de la France ou de tout autre pays. »
Il trouve également une importance politique aux dessins satiriques de Simplicissmus. Les caricatures qu’il dessine pour le Frankfurter Allgemeine et d’autres publications sont très critiques des rituels politiques, des supercheries de l’élite au pouvoir et des abus qu’elle perpétue. Mais Karl Lagerfeld ne considère pas ce type de dessin critique comme un art majeur: « La provocation ne m’intéresse pas, c’est juste pour m’amuser. Parfois il faut savoir titiller la plaie. » Chaque matinée est donc passée devant la planche à dessin. « Je travaille de chez moi, s’amuse Lagerfeld. Mon appartement est moins une maison qu’un studio. » Les idées lui viennent alors qu’il s’endort ou lorsqu’il se réveille. « J’appelle cela mes flashs électroniques. Le matin, je couche tout de suite sur le papier les idées de la nuit. Je garde également un carnet de croquis sur ma table de chevet, sinon on a tendance à oublier lorsqu’on se rendort. »Ses matinées sont sacrées. « Je souhaite simplement être seul avec Choupette pour dessiner en paix, sans avoir à regarder l’heure. Tous mes rendez-vous ont lieu l’après-midi. » Croquer des silhouettes de mode, des portraits de Choupette ou des caricatures serait donc une forme de méditation: « Pour moi, dessiner c’est respirer. Je n’y pense pas plus que ça, puisque je n’ai rien fait d’autre de ma vie. »
Pour Karl, ces heures sont les plus belles de la journée, même si chaque dessin n’est pas un chef-d’œuvre. « Je jette beaucoup. Les objets les plus importants de ma maison sont mes corbeilles à papier. » C’est vrai: les corbeilles de ses bureaux et studios peuvent contenir des tonnes de papier. Ses croquis révèlent l’esprit d’un créateur qui réfléchit de façon abstraite mais qui est totalement ancré dans la réalité. « Je ne suis pas un couturier qui drape les mannequins de tissu. Je visualise un concept et je suis capable d’en faire un croquis sur papier en trois dimensions, y compris tous les détails techniques. » Hors de question de compter sur un ordinateur, tout doit être fait à la main. « Cela signifie que lorsque je vois le croquis monté en toile, je n’ai besoin de faire aucune modification. » Le système semble fonctionner: la seule maison Fendi compte plus de 50000 croquis signés par son directeur artistique, sur un demi-siècle de collaboration.
Cela doit être une sensation digne des dieux: avoir une idée, la coucher sur papier et la voir devenir réalité. « Je suis fasciné à chaque fois, encore aujourd’hui ». Il dessine très rapidement ses croquis, puis des centaines de petites mains œuvrent dans ses ateliers pour donner vie à ses images.
L’illustration est un peu la petite sœur de l’art, mais Karl Lagerfeld n’a pas envie qu’on le taxe d’artiste: « Je trouve cela prétentieux. » C’est pour cela qu’il n’a pas l’ambition de réaliser de grandes toiles. Si son école a encouragé ses talents de dessinateur, elle l’a dégoûté de la peinture, comme l’explique cette autre anecdote de son enfance à Bad Bramstedt. Le professeur de dessin de Karl, un homme sympathique, peintre paysagiste à ses heures, aurait dit à son élève: « Tu es doué pour dessiner les gens, mais tu ne sera jamais un bon paysagiste. » Selon la légende, Karl aurait rétorqué: « Je n’ai pas envie de l’être, si cela voulait dire peindre des toiles comme les vôtres. » C’est ainsi que le monde a perdu un peintre paysagiste, tout en gagnant un créateur de génie.
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Par Légerissima le 11 Juillet 2015 à 23:01
Qui ne connaît pas Christian Audigier ? Le créateur de mode et entrepreneur français a fait fortune aux États-Unis. De sa collaboration avec le célèbre artiste tatoueur américain : Don Ed Hardy, est né un univers très rock'n roll où sa passion pour les USA domine toutes ses créations : tatouages virils, Harley Davidson rutilantes, soleil de Californie, le tout dans une énergie sans limite.
Il a créé une gamme de parfums à son image, dans des flacons aux designs colorés, aux motifs délirants, composés de belles fragrances féminines et masculines avec des notes sucrées et sexy qui donnent la pêche. Ses parfums pour homme et femme se portent comme un tatouage sur la peau.
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Par Légerissima le 11 Juillet 2015 à 02:51
Fondée en 1925 par Marcel Rochas, la marque débute son activité par la Couture. L’activité de parfumerie voit le jour en 1936 mais il faut attendre 1944 pour voir apparaître la marque de parfums Rochas telle qu’on la connaît aujourd’hui. Le parfumeur Edmond Roudnitska crée Femme, un chypré-fruité qui devient un incontournable de la maison. Dans les années 50, Marcel Rochas ferme sa maison de couture et se consacre uniquement à la conception de parfums. Il meurt quelques années après. L’hespéridé Eau de Roche rebaptisé Eau de Rochas (1970) devient le Best-seller de la marque.
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